Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le coronavirus met le Green Deal européen à l’épreuve

Les manœuvres se multiplient à Bruxelles pour affaiblir l’ambition environnementale portée par la Commission.

Par  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 16 avril 2020 à 00h19, modifié le 17 avril 2020 à 11h28

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Milan sous la pollution, le 3 mars.

Le Green Deal n’est plus la priorité numéro un de la Commission européenne. La lutte contre les ravages sanitaires et économiques de l’épidémie de Covid-19 l’a supplanté. Et, si personne n’est aujourd’hui capable de dire ce qu’il restera de cette ambition dans quelques mois, les prochaines semaines seront déterminantes.

Le programme de travail revisité que l’exécutif communautaire doit publier fin avril, pour tenir compte justement des méfaits du coronavirus, constituera un premier test grandeur nature. Mais il est déjà acquis que le Green Deal ne sortira pas indemne de cet exercice.

Des piliers de ce qui était le cœur du projet d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, sont aujourd’hui en suspens. Plusieurs chantiers – pour la biodiversité, pour une agriculture plus écologique, ou contre la déforestation – sont retardés.

L’exécutif européen envisage même de repousser la date à laquelle il doit proposer de nouveaux objectifs de réduction des émissions de CO2 pour 2030. Pour l’heure, il mise toujours sur le troisième trimestre 2020, mais le report – pour cause de pandémie – en 2021 de la COP26, initialement prévue en novembre à Glasgow (Ecosse), pourrait « nous permettre de consacrer plus de temps à un exercice d’analyse complexe », peut-on lire dans un document de la Commission, qu’a révélé l’agence Contexte mercredi 15 avril.

« Les priorités ont changé »

En réalité, de ce choix dépendra en partie la crédibilité du Green Deal. Les Vingt-sept – à l’exception de la Pologne – se sont en effet engagés sur un objectif de neutralité carbone en 2050. Pour y parvenir, ils doivent revoir à la hausse leurs ambitions pour 2030. Alors qu’il est, pour l’heure, prévu qu’ils réduisent à cette échéance leurs émissions de CO2 de 40 % par rapport à 1990, la Commission doit décider si elle rehausse ce taux à 50 % ou 55 %.

Avant la crise, l’exercice s’annonçait déjà périlleux. Les lobbies industriels étaient à la manœuvre pour convaincre Bruxelles de ménager leurs clients. Et certains pays – notamment d’Europe de l’Est, mais aussi la Grèce, Chypre ou Malte – ne cachaient pas leur opposition à une baisse des émissions de CO2 en 2030 plus forte que prévu. L’Allemagne, elle-même, n’apparaissait pas très allante.

D’ailleurs, Berlin n’a toujours pas remis à la Commission le « plan national énergie-climat » qu’il était censé rendre en janvier et dans lequel il doit détailler la manière dont il prévoit de baisser de 40 % ses émissions d’ici à 2030… A vrai dire, l’Allemagne n’est pas la seule à traîner des pieds : l’Irlande, le Luxembourg, la Roumanie, et même la France, qui se veut pourtant très impliquée dans la réussite du Green Deal, n’ont pas non plus transmis leur feuille de route.

Il vous reste 59.34% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.