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A l’instar du coronavirus, « la pollution, chronique, massive et insidieuse est aussi un fléau mondial qui pourrait être jugulé »

Deux historiens, François Jarrige et Thomas Le Roux, expliquent dans une tribune au « Monde » que des études montrent que les émissions de gaz à effet de serre et la pollution ont baissé dans les grandes régions industrielles grâce à la réduction drastique des activités économiques, épargnant de nombreuses vies.

Publié le 12 avril 2020 à 13h00, modifié le 15 avril 2020 à 18h19 Temps de Lecture 4 min.

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« La pollution atmosphérique est responsable de la mort prématurée de 5 à 9 millions de personnes par an dans le monde » (photomontage : New Delhi le 8 novembre 2018 et le 8 avril 2020).

Tribune. La pandémie due au coronavirus aura-t-elle pour effet d’endiguer le réchauffement climatique et la contamination du monde lié aux pollutions massives, ce qu’aucune politique publique n’était parvenue à réaliser ? La nature se « vengerait-elle » de l’action de l’humanité, de la destruction des forêts et de la marchandisation intensive du vivant, en libérant un virus présent naturellement dans un écosystème, comme le sont 60 % des virus en circulation dans le monde, dont le VIH, le SRAS et Ebola ?

A côté des décomptes morbides quotidiens sur les morts du Covid-19, d’autres indicateurs signalent qu’un nombre important de vies seront épargnées grâce à la réduction drastique des activités économiques.

Rappelons que selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution atmosphérique est responsable de la mort prématurée de 5 à 9 millions de personnes par an dans le monde. Or des études, relayées par la presse, montrent que les émissions de gaz à effet de serre et la pollution ont fortement baissé dans les grandes régions industrielles, de l’ordre de 30 % à 40 % en Chine (selon la NASA), en Italie du Nord (Agence européenne de l’environnement), à Paris (Airparif) et plus largement en Europe (Agence spatiale européenne).

La baisse de la pollution réduit la surmortalité qu’elle engendre

Marshall Burke, de l’université de Stanford, a tenté de quantifier la sous-mortalité induite par cette baisse de la pollution en Chine et estime que deux mois de confinement ont réduit d’environ 75 000 individus la surmortalité provoquée par la pollution. L’histoire offre d’autres exemples de crises de grande ampleur qui interrompirent les activités polluantes ordinaires, durant la seconde guerre mondiale, par exemple, où il devint à nouveau possible de pêcher des saumons dans la Seine, alors que ces poissons avaient disparu depuis au moins cinquante ans. Aujourd’hui, chacun constate quotidiennement que l’air devient plus respirable en ville, alors que le chant des oiseaux se fait à nouveau entendre.

Il est bien entendu trop tôt pour dresser un bilan exact des effets de la baisse de la pollution liée à la pandémie. Du reste, ce type d’agrégats globaux reste peu significatif – et sans doute indécent – à l’échelle des régions fortement touchées par le virus, comme le Hubei, la Lombardie ou Madrid. La pollution n’est d’ailleurs pas la seule variable modifiée par la pandémie.

D’un côté, on note la baisse des accidents de la route (qui tuent 1,3 million de personnes par an dans le monde) et du travail.

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